Je vais vous livrer quelques éléments d’ambiance tels que je les ai ressentis : nous avons encore du mal à distinguer l’adaptation et la lutte contre les changements climatiques, bien que ces deux questions soient totalement liées. S’adapter ne signifie pas baisser les bras, mais prendre en compte les enjeux fondamentaux que représentent les changements climatiques.
Deuxièmement, je pense que nous devons avoir un discours mobilisateur et fort dans la mesure où nous ne nous situons plus au niveau de la précaution, mais au niveau de la prévention.
De plus, ces questions étant désormais stratégiques, elles doivent se situer au plus haut de l’agenda des préoccupations dans la plupart des choix que nous avons à faire. Des outils locaux existent : les agendas 21 locaux sont les outils de réflexion stratégique sur le développement durable, mais je ne suis pas certain que leurs responsables y intègrent le problème du changement climatique.
A cet égard, il est logique d’avoir regroupé, dans une délégation interministérielle, à la fois la mission interministérielle de l’effet de serre et des services liés au développement durable qui s’occupent de l’intégration du développement durable, soit dans les politiques d’Etat, soit dans les politiques des collectivités locales ou des entreprises.
Toutes ces questions qui nous intéressent sont extrêmement décentralisées dans leur prise en compte : chacun des acteurs, à son niveau, doit avoir la bonne information et prendre la bonne décision. Or, ceci a un coût car il faut mettre en place des politiques de sensibilisation, mettre les expériences et les bonnes pratiques en réseau, notamment avec les états insulaires et les Dom-Tom, qui ne rencontrent pas les mêmes problèmes que la Métropole. Ceci permettrait d’abaisser les coûts de transaction.
Je me permet d’évoquer ici mon expérience personnelle. Tout en faisant de la recherche, j’ai toujours essayé de travailler à partir de problématiques concrètes, ce qui est très difficile, parce que si l’on sait formuler certains problèmes techniques, il n’en est pas de même pour les questions transversales de développement durable, notamment en raison de l’organisation des systèmes de financement de la recherche et des disciplines elles-mêmes.
Dans le cadre de ma nouvelle responsabilité, je suis à votre écoute pour savoir quelles recherches sont nécessaires pour le développement durable, pour ses acteurs. Je pense qu’une réflexion avec les régions et les collectivités territoriales pourrait s’avérer très utile, même si je ne sais pas encore sous quelle forme.
Je vous remercie de votre attention et je félicite toutes les équipes présentes aujourd’hui, particulièrement celle de l’ONERC qui a organisé ce colloque. Il s’agit là d’une première initiative ; il en faudrait d’autres pour que ces stratégies d’adaptation soient véritablement intégrées par tous et au plus haut niveau.
source : http://www.ecologie.gouv.fr/article.php3?id_article=3823