Le rapport Charbon propre : mythes ou réalités ? est le fruit du travail du groupe sur le charbon que le Délégué interministériel au développement durable a mis en place en 2005. Il a regroupé des entreprises françaises, des consultants, des administrations, des organismes de recherche et avec des entités et des ONG internationales.
Ce nouveau rapport rappelle l’importance totalement méconnue et sous estimée en France, du charbon, qui est l’énergie qui croit le plus dans le monde actuellement. Cette filière énergétique connaît, en effet, à la fois des hausses de prix plus modérées que ceux du pétrole et du gaz et est basée sur les réserves d’énergie fossile les plus vastes.
Mais, le charbon est aussi le plus fort émetteur de CO2 à quantité d’énergie donnée. Peut-on résoudre la quadrature du cercle énergie / climat / charbon ? Le rapport propose quelques simulations simples de l’impact du charbon. Leur principale conclusion est que le recours au charbon ne sera compatible avec la maîtrise de l’effet de serre qu’avec des systèmes de captage et de stockage du CO2, c’est-à-dire des « centrales à charbon vraiment propre ». L’Europe doit en conséquence, en parallèle aux Etats-Unis, à la Chine, au Canada et à l’Australie, faire l’effort nécessaire de développement technologique, car ce n’est plus un problème de recherche amont : on sait capturer le CO2, certains pilotes industriels tournent déjà.
L’usage du charbon devra être absolument conditionné à ce stockage. Il faudra donc un cadre réglementaire mondial pour l’imposer aux opérateurs, compte tenu des surcoûts induits.
Des équipes françaises travaillent sur le captage et le stockage du gaz carbonique depuis plus de 10 ans. Elles regroupent des acteurs publics comme l’IFP, l’ADEME le BRGM, Gaz de France, EdF et des acteurs privés comme ALSTOM, TOTAL, Air liquide, SUEZ, Schlumberger ou les ingénieries. La nouvelle Agence Nationale de la Recherche a déjà lancé deux appels à projets sur ce sujet. Est donc fait, dans ce rapport, un point sur les actions entreprises.
Je terminerais en remerciant tous les contributeurs mentionnés dans le rapport et tout particulièrement les Charbonnages de France qui ont assuré la traduction, l’édition, la production et la diffusion de ce document.