Publié sur Construction21
L’événement caniculaire qui se déroule actuellement, apparait exceptionnel alors que malheureusement il ne fait que préfigurer ce qui sera demain dans la norme. Les signes du changement climatique sont aujourd’hui patents, pourtant les médias se focalisent trop souvent sur la réponse de court terme, sans replacer le problème dans son ensemble. Ils présentent l’achat de climatiseurs comme la solution. Ils présentent l’achat de climatiseurs comme la solution. Il y a bien entendu des exceptions comme Mathieu Vidard sur France Inter .
La climatisation est une mauvaise solution. Il s’agit de pomper les calories dans les bureaux ou les logements pour les rejeter à l’extérieur en contribuant à augmenter la température extérieure et à aggraver des ilots de chaleur. Qui plus est la consommation électrique de climatiseurs met en tension les centrales nucléaires qui risquent de se trouver en défaut de refroidissements. Sans prétendre bannir totalement la climatisation elle doit être un dernier recours.
La question climatique a deux versants celui de l’atténuation c’est à dire la diminution des émissions de gaz à effet de serre pour maintenir le changement dans des limites tolérables, et dans le même temps l’adaptation, car quelques soient les politiques d’atténuation il y aura des changements auxquels il faudra faire face. Les vagues de chaleur en font partie. Il est vraisemblable que les pics de taux de mortalité qui dans nos pays se situaient en hiver, se déplaceront en été du fait de l’impact de la chaleur sur les populations les plus vulnérables.
La construction et plus largement la ville sont au cœur de ces deux enjeux. Il ne s’agit pas de considérer que l’adaptation dispensera de mettre en place des mesures de réduction des émissions. La feuille de route de la construction proposée de l’Alliance mondiale pour le bâtiment (la Global ABC) vise zéro carbone en 2050, en combinant nouvelles construction à énergie positive, réhabilitation profonde, usage des énergies renouvelables et matériaux bas carbone (pour près d’un tiers de l’objectif). L’objectif n’est pas de s’intéresser uniquement au chauffage l’hiver. Le confort des occupants doit être envisagé tant en hivers qu’en été. Cette préoccupation de l’été était l’apanage des pays chauds, dont certaines approches pourraient être utilement utilisées sous les latitudes de la métropole.
Ce problème doit être abordé à trois niveaux : celui du bâtiment lui-même, celui du quartier et celui de la ville.
Au niveau du bâtiment lui-même, il s’agit de jouer sur différents paramètres l’isolation, l’inertie thermique, la circulation de l’air, la protection contre les rayonnements solaires directs, l’usage du sol (puits canadiens)…
L’approche par le quartier vise à réguler le microclimat local en limitant des ilots de chaleur. L’eau et la végétation jouent un rôle essentiel dans cette régulation en créant des îlots de fraîcheur. L’évaporation de l’eau, directe ou à travers l’évapotranspiration, emporte avec elle des calories. La végétation contribue à protéger les bâtiments du rayonnement et diminue l’albédo.
A l’échelle de la ville les infrastructures bleues (l’eau) et vertes (la biodiversité) s’intègrent et interagissent avec le système urbain en contribuant à sa résilience. Ces infrastructures vertes sont à la fois des puits de carbone, un moyen de réduction des risques d’inondations, et un facteur de richesse de la biodiversité, faune et flore, voire un moyen de production alimentaires.
Les solutions sont systémiques, elles ne se limitent pas à une solution technologique, mais à une combinaison d’approches à plusieurs échelles. C’est l’objectif de Construction 21 d’illustrer dans les bases de cas, les solutions aux trois niveaux : – bâtiment – quartiers – infrastructures urbaine.
Plusieurs dossiers ont traité de ces questions en illustrant la diversité des approches engagées ! – Les ilots de chaleur – L’innovation – La résilience urbaine