Le Comité interministériel d’aménagement et de développement du territoire du 18 décembre a traité de nombreuses questions comme la réforme des relations entre l’Etat et les régions ou des actions en faveur des grandes métropoles. L’objectif de l’Internet haut débit à un prix acceptable pour tous en 2007 fixé par Jacques Chirac se voit confirmé par des financements.
Mais le fait le plus marquant est sans contexte l’engagement en faveur d’un transport durable, pour lutter contre les changements climatiques et maîtriser les pollutions locales, qui conduit pour la première fois à privilégier le rail. La création d’une agence pour le financement des infrastructures de transport permettra de mobiliser les dividendes des sociétés d’autoroutes pour financer les lignes ferroviaires, les autoroutes, les voies navigables, et les investissements liés aux autoroutes de la mer. Ce pas en avant évite une privatisation hasardeuse et favorisera l’intermodalité.
Mais le discours qui l’accompagne, ne marque pas la rupture nécessaire. On peut s’inquiéter du retard pris par ailleurs pour arrêter le plan national de lutte contre les changements climatique et de la difficulté de mettre en place les planifications nécessaires pour enrayer l’étalement urbain facteur d’explosion du transport routier et de multiplication d’infrastructures, comme le contournement est de Lyon.
Pour notre région le CIADT a décidé des projets qui seront réalisés ou engagés d’ici 2012 : le TGV Rhin-Rhône, la liaison ferrée Lyon-Turin, un grand axe ferroviaire nord-sud pour le fret qui contournera Lyon. Mais il privilégie la liaison A45 Lyon-Saint-Etienne en oubliant la voie ferrée sur le même parcours.
Le CIADT marque « un recentrage de l’Etat sur un réseau structurant d’infrastructures, laissant aux collectivités locales plus proches du terrain le soin de gérer les réseaux de proximité et les équipements locaux ». Or la région ne peut s’engager dans les rénovations ferroviaires lourdes, se limitant aux matériel roulant.
Certes ce sont les intempéries qui ont endommagé la voie ferrée et l’autoroute entre Saint-Etienne et Lyon, mais n’est-ce pas le prix de n’avoir jamais engagé d’investissements lourds sur ces axes, qui sont les plus fréquentés de France (hors région parisienne). Le passage à 3 voies du tronçon Saint-Etienne Saint-Chamond a démontré que de telles interventions sont possibles.
Mais cette négligence est aussi le fait de la SNCF dont les usagers se sentent plus otages que clients. Les milliers de voyageurs qui vivent tous les jours les retards sur Saint-Etienne Lyon, mais aussi sur Paris-Lyon, sont en droit d’attendre une information sur les retards et les correspondances dans les trains et sur les quais. Il n’en est rien. De plus au lieu de retarder le matin le TGV Perrache-Paris de 5 minutes pour raccrocher à la Part Dieu celui de Saint-Etienne, on retarde ce dernier de 30 minutes.
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