Mon éditorial du 7 juillet 2009 sur l’ouverture nécessaire des Verts à l’ensemble de l’échiquier politique a suscité quelques réactions. Je ne pensais bien entendu pas au Front National, j’aurais dû dire avec la majorité présidentielle.
Mon raisonnement sur la nécessité pour les Verts de s’émanciper du PS porte sur deux points.
Le premier est une question d’appareil : l’appareil national des Verts dépend du PS pour les circonscriptions et c’est le Parti socialiste qui choisit ceux qui auront droit à être élu au Parlement. Jusque là l’appareil national laissait de grandes libertés aux régions pour désigner leurs candidats aux élections régionales. Or il semble que l’appareil des Verts pousse aujourd’hui pour les prochaines régionales des candidats inféodés au PS qui le jour venu viendront renforcer le PS. Les actuels élus régionaux réellement écologistes ont du mauvais sang à se faire.
Le second est politique et idéologique, le PS reste largement sur des thèses productivistes, et ne voit dans les écologistes que des supplétifs électoraux. Un des responsables du Pôle écologique du PS, Éric Loiselet, se désespère du manque de compréhension par son parti de ce que l’écologie politique représente aujourd’hui.
Rappelons-nous que sous Lionel Jospin il n’y avait pas de Stratégie nationale de développement durable. C’est sous le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin que la première stratégie a été mise en place et que l’objectif de la réduction par 4 des émissions de gaz à effet de serre a été fixé. Jacques Chirac a fait inscrire l’environnement dans la constitution (il a fallu batailler ferme pour que le PS la vote). Enfin Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Borloo ont lancé le Grenelle de l’environnement. La gouvernance à 5 fait véritablement rentrer la politique dans le XXIème siècle.
Dans la phase actuelle, où une révolution industrielle est nécessaire pour nous orienter vers le développement durable, une stratégie positive et mobilisatrice a plus de chance de progresser avec l’actuelle majorité qu’avec une gauche qui a, au mieux, une vision punitive de l’environnement.
Cette possibilité doit passer par une ouverture politique de l’actuelle majorité pour les régionales et par une initiative symétrique de Verts attachés à la réalisation concrète d’objectifs de développement durable. Deux conditions qui ne sont pas envisagées pour l’instant.