Deux dossiers viennent en discussion lors du Conseil municipal du 29 juin celui des périmètres de protection des eaux sur les communes du basin versant du Furan et la percée d’une piste au Frioul pour exploiter la biomasse. Ces deux dossiers apparemment sans lien le sont par l’écologie. Il faut rappeler que Saint-Etienne a adopté depuis plus d’un siècle l’option de protéger sa ressource en eau par une forêt classée. C’est une approche intégrée qui est nécessaire.
L’exploitation du bois n’est pas partout la solution au changement climatique
Le rapport du Sénateur M. Marcel DENEUX, fait au nom de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifique et technique en 2002, disait clairement : « il n’existe pas de relation directe univoque entre la reproduction ligneuse et le bilan de carbone d’une forêt puisque, au-delà du feuillage, le sol et le sous-bois jouent un rôle important ». Les sols perturbés suite à la récolte seront de grands émetteurs de GES pendant plus d’une décennie. La biomasse n’est pas la solution universelle et elle peut avoir des effets négatifs.
La multiplication des chaudières à bois se fait aujourd’hui sans une prise en compte des ressources existantes à proximité. Ce qui conduit à des transports sur de longue distance ce qui baisse évidemment l’intérêt du fait de l’effet de serre dû aux transports.
L’exploitation de l’ensemble de l’arbre peut avoir des effets négatifs
Même en cas de gestion de la ressource ? elle reste quantitative mais pas qualitative car elle ne tient pas compte de la sensibilité des sols à l’exportation des matières minérales contenues dans le bois. Les rémanents, voire les feuilles selon la méthode et la période d’abattage, sortis de la forêt exportent aussi les matières minérales. Sur un sol très sensible, quelles que soient l’intensité d’exploitation la restitution d’une quantité égale à celle exportée doit être prévue. L’épandage des cendres des chaudières est un moyen présenté pour compenser les exportations minérales.
Il subsiste encore des inconnues sur les effets à long terme sur la fertilité des sols, les impacts sur la flore, la faune et les processus biologiques du sol. Les québécois considèrent qu’il faut éviter l’exploitation dans les zones en pente forte, les bordures de cours d’eau et les régions à risque élevé d’acidification des sols. Cela semble être la situation de la forêt stéphanoise.
Il est donc nécessaire de mettre en place un suivi scientifique rigoureux face aux impacts sur la biodiversité, le cycle du carbone, la régénération, la composition chimique des sols et la remise en productivité de la forêt exploitée.
La question de forêt de l’adaptation aux changements climatiques doit aussi être prise en compte car une forêt dégradée devient de plus en plus vulnérable aux impacts du réchauffement climatique.
Pour le bassin versant du Furan une approche globale est nécessaire, allant jusqu’à prendre en compte l’impact sur la qualité de l’eau.