Au moment où viennent de s’achever Davos et Porto Alegre, la responsabilité des entreprises est à l’ordre du jour. Le livre vert de l’Union Européenne sur la responsabilité sociale des entreprises (RSE) leur propose un cadre de comportement économique, social et environnemental, c’est à dire de développement durable. L’organisation internationale de la normalisation (ISO) vient aussi de lancer une réflexion sur ce thème en créant un groupe de haut niveau visant à envisager de futures normes dans ce domaine. La France pourra y contribuer par les lignes directrices (SD 21000) élaborées au sein de l’AFNOR qui visent à intégrer le développement durable dans le management des entreprises. Toujours sur le plan national, les premiers rapports de développement durable imposés par la loi sur les nouvelles régulations économiques sortiront prochainement.
Or il ne semble pas que la communication actuelle des entreprises reflète ces préoccupations largement partagées.
Prenons l’exemple des téléphones portables et des ondes que subissent les utilisateurs. Les études sur l’impact sur la santé à long terme sont en cours sous l’égide de l’OMS. Sans attendre les résultats, il est de la liberté du consommateur de pouvoir choisir les téléphones les moins émissifs. Or seulement deux des trois opérateurs français donnent sur Internet l’information sur l’émissivité des appareils. On apprend ainsi que le plus émissif en ondes DAS est de 1,19W/kg et le moins émissif est à 0,1, c’est à dire entre le haut et le bas de la gamme la performance varie de près de 12 fois. Même ceux qui sont les plus septiques sur l’impact des ondes sur la santé, doivent convenir que stimuler le marché des appareils les plus efficaces sur le plan technique est au moins aussi rationnel que le nombre de sonneries ou la couleur du téléphone.
Malgré ces évidences, certains apprentis sorciers mènent la bataille aujourd’hui contre le principe de précaution qu’ils jugent contraire au progrès. En première ligne, on trouve les partisans du tout OGM que nous avons évoqués dans une rubrique précédente.
Autre exemple, la publicité actuelle d’un industriel français de l’automobile qui montre ses clients potentiels promener leur chien avec leur voiture est l’exemple même d’une communication irresponsable au moment où l’on s’inquiète de l’impact des transports sur les changements climatiques.
Quand on parle de la responsabilité des entreprises ou celle des scientifiques en matière environnementale, ce n’est pas la responsabilité que sanctionnent les tribunaux, mais d’une responsabilité éthique vis à vis de la planète et des générations futures et du respect de consommateurs.
Or l’introduction de ces principes éthiques dans la constitution par une charte de l’environnement souhaitée par Jacques Chirac butte actuellement sur la pression de lobbies divers. Les assises Rhône Alpes de la charte qui se tiendront à Lyon sur le thème des transports le 14 février prochain annoncent des débats chauds.
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