Après 5 ans de travail et le vote positif de septembre, l’ISO 26000 est enfin publié. La presse ne semble pas se passionner pour cet événement. Evidemment les bonnes nouvelles font rarement la une. Ce processus est tout à fait exceptionnel pour l’organisation internationale de la normalisation (ISO) dont la légitimité est reconnue surtout pour les questions techniques traitées par les 18000 autres normes ISO.
En fait l’ISO a ouvert à la société mondiale un lieu de dialogue, une scène de négociation pour préciser les voies de contribution de chaque organisation au développement durable. Une vision universaliste a émergé de l’ensemble des pratiques et revendications de responsabilité sociétale jusque là très diverses. Légitimé par la participation de près de 100 pays représentés par diverses parties prenantes et des organisations internationales, l’ISO 26000 dépasse largement le champ traditionnel des normes ISO.
En établissant le périmètre d’une responsabilité étendue aux parties prenantes, à la communauté et plus largement au développement durable, il garantit aussi en retour à l’organisation qui s’engage la confiance de la société, la capacité à développer des partenariats et des coopérations avec d’autres organisations. C’est en fait le guide quotidien pour mener la profonde mutation du développement durable tant au niveau des organisations que de la société dans son ensemble, et cela dans tous les pays.
Une entreprise a divers intérêt pour s’engager : mieux gérer ses ressources internes (environnement et humaines), mieux s’insérer dans le marché en anticipant les demandes de la société, établir des partenariats avec des parties prenantes qui lui permettent de mobiliser des ressources et des moyens externes tant en termes d’information que d’action…
La France qui a largement soutenu l’élaboration de cette norme pourrait l’inscrire au cœur de ses propositions sur la gouvernance mondiale lors de sa présidence du G20. Elle pourra compter sur une confortable majorité de soutien puisque parmi les membres du G20 seulement trois pays ont voté négativement (Etats Unis, Inde et Turquie) et deux se sont abstenus (Allemagne et Australie.