J’avais évoqué sur Facebook l’agression dont j’avais fait l’objet dans le Parc du Pilat le 28 juillet au Bessat par un agent de débardage. J’ai déposé alors une main courante mais je n’ai pas porté plainte. Le comportement de cet agent est certes inacceptable, mais c’est le résultat d’un état d’esprit dont il n’est pas responsable. Il semble que le Parc est maintenant aux mains conjointes des chasseurs et forestiers, et que les autres usagers ne sont pas bienvenus.
Le panneau affiché un peu partout dans le Parc en est une l’illustration politique en considérant que la politique du Parc vise seulement à trouver un équilibre entre l’exploitation forestière et les plans de chasse, c’est-à-dire seulement à réguler la densité des chevreuils et des sangliers.
J’étais intervenu au Conseil Municipal de Saint-Etienne le 5 juillet 2010 contre le contrat d’exploitation de la forêt communale signé par la ville de Saint-Etienne avec l’ONF qui scellait déjà cette approche que je dénonçais : « l’accueil du public dans ce plan, c’est les gêneurs : on doit contrôler les usagers qui sont devenus ceux qu’il faut éliminer de la zone ! » J’en avais fait la synthèse et je notais précisément, qu’au « lieu de reconnaitre la vocation plurifonctionnelle de la forêt stéphanoise, et maximiser les services écologiques, en basant la gestion sur la connaissance scientifique et la pédagogie vis-à-vis du public, la ville de Saint Etienne choisit une forêt d’exploitation et de rapport. »
Les propriétaire forestiers privés qui font exploiter aujourd’hui leur parcelle ne remplissent pas leurs obligations de restitution des pistes en l’état après exploitation.
Je partage l’intérêt de l’usage des ressources renouvelables dans la lutte contre le changement climatique et le projet Territoire à énergie positive (Tepos) signé entre Saint-Etienne Métropole et le Parc Naturel Régional du Pilat. Mais il ne faut pas que la lutte pour le climat se fasse contre la biodiversité et considère la forêt du Parc comme un tas de bois de chauffe. J’aimerais connaître le plan qui démontre que la forêt est gérée de façon durable, qu’elle n’est pas simplement mise en coupes rases sans souci du renouvellement de la ressource et de multifonctionnalité qui fait partie des objectifs de développement durable.
La solution adoptée pour éviter ce genre de conflits d’usage semble être l’interdiction pure et simple des promeneurs et des VTTistes. C’est ainsi par exemple que le sentier entre Salvaris et le Breuil est interdit au public depuis le 23 juillet pour 4 mois. Ce sentier n’est pas marginal, il est ultra promu : Sentier tour du parc, Parcours 15 de Sainté balades (Salvaris, la porte du Parc naturel régional du Pilat), Piste de VTT n°15… En plein été les promeneurs stéphanois et leurs visiteurs sont interdits sur ce sentier du Parc. Cet exploitant a pris soin de prévenir pour gérer les risques. Il est nécessaire que le Parc puisse proposer des itinéraires alternatifs.
Le dossier de promotion du Parc diffusé par le Conseil Général ce mois-ci est bien loin de la situation réelle.
Il est de la responsabilité du Parc d’organiser la multifonctionnalité de l’espace naturel dont il a la responsabilité. Il doit permettre aux différents acteurs et usagers du territoire : randonneurs, VTTistes, naturalistes, chasseurs, forestiers, agriculteurs, entrepreneurs de loisirs verts… de partager cet espace, de protéger ses écosystèmes, ses ressources comme l’eau, de contribuer au développement durable. C’est pour cet équilibre que les Parc Naturels ont été créés. Cet engagement est aujourd’hui dévoyé dans le Pilat au seul profit des forestiers et des chasseurs.
Je viens de saisir la présidente du Parc et les maires concernés. Copie du Courrier aux maires