Alors que la discussion sur le texte de l’ISO 26000 bat son plein à Québec. Je suis intervenu en plénière au nom de la francophonie. En effet ceux qui souhaitent limiter le champ du texte prétextent de la nécessité que le texte puisse être lu par « une PME ».
Il y a une impossibilité de rédiger un texte qui puisse à la foi envisager l’ensemble des questions de responsabilité sociétale avec un recul et une profondeur suffisante et d’autre part qui puisse simultanément être facile de lecture pour des acteurs type PME.
Pour éviter ce débat vain, je considère nécessaire, comme l’envisage la francophonie, de mener un travail complémentaire de vulgarisation, de renforcement de capacité de certains acteurs, dont principalement les pays en développement, permettant de rendre accessible cette norme à tous.
Le document de réflexion PDF que j’ai rédigé sur ce thème sera discuté demain au GT francophone ainsi qu’à la réunion plénière du Réseau Normalisation et Francophonie (RNF). Le texte définit peut être un peu trop précisément les propositions institutionnelles qui doivent s’adapter aux contextes nationaux, mais ses objectifs généraux semblent rencontrer un large assentiment.
Il apparaît essentiel d’impliquer au niveau national l’ensemble des acteurs engagés dans l’application des « normes internationales de comportement » sans se limiter aux seuls membres des groupes miroirs. Il est aussi nécessaire d’établir des synergies avec les cadres institutionnels du développement durable, notamment les stratégies nationales du développement durable et les stratégies de lutte contre la pauvreté. Cette réflexion est d’autant plus importante que le prochain cycle de la commission du développement durable des Nations Unies (2010 – 2011) portera sur les modes de consommation et de production et que l’ISO 26000 pourrait en faciliter la mise en œuvre.
Après avoir passé la première semaine de mai justement à la CDD de New York je mesure réellement le fossé qui existent entre divers processus internationaux qui visent des objets proches mais sont porté par des institutions qui travaillent en « silo ». L’un des intérêts et non des moindres de l’ISO 26000 est d’avoir mis en perspective de façon intégrée dans l’organisation la mise en œuvre des normes de comportement dérivées de ces politiques internationales.